Conférence : De la chasse à la paroi, réflexion sur la grande faune glaciaire au Paléolithique

Le bestiaire de la grotte Chauvet représente-t-il fidèlement la faune du paléolithique? Les scientifiques creusent la question et étendent la réflexion à toute la période. L’occasion de poser un autre regard sur les relations Homme/animal de l’époque.

De la chasse à la paroi, réflexion sur la grande faune glaciaire au Paléolithique
Par Philippe Fosse (1), Carole Fritz & Gilles Tosello (2), membres de l’équipe scientifique de la grotte Chauvet-Pont d’Arc.
(1) Université Aix-Marseille, UMR 7269 CNRS (LAMPEA)
(2) Université Toulouse Jean Jaurès, CREAP, UMR 5608 (TRACES)

L’Art des cavernes paléolithiques est dominé par les figurations animales, représentant surtout des herbivores et, plus rarement, des carnivores. La grotte Chauvet Pont d’Arc, dont les peintures sont attribuées au tout début du Paléolithique supérieur (36.000 ans), contient non seulement une quantité
importante de figurations (plus de 400) mais également des espèces appartenant aux deux groupes zoologiques.

A partir d'espèces glaciaires emblématiques du bestiaire de la grotte Chauvet Pont d’Arc (mammouth et rhinocéros laineux, lion des cavernes, bœuf musqué), une comparaison entre les données paléontologiques et les figurations artistiques est proposée sur l’ensemble du Paléolithique
supérieur (jusqu’à la fin de la glaciation il y a 12 000 ans). Lorsque ces espèces sont figurées sur les parois des grottes, elles apparaissent aussi dans les écosystèmes de la toundra-steppe paléolithique, exploités par les Hommes de la Préhistoire ou les grands prédateurs non humains. La superposition des cadres biogéographique (répartition paléontologique des espèces) et thématique (distribution au sein des corpus iconographiques) perdure jusqu’au milieu du Paléolithique supérieur (Solutréen, -20.000 ans) mais la question se pose pour l’extrême fin des temps glaciaires (survivance locale des espèces, déplacements humains dans différentes régions d’Europe, transport de d'ossements, de dents ou d'ivoire ?).
Si l'art paléolithique comporte une part de naturalisme, il n'est pas seulement une illustration sur paroi du monde animal.

Les espèces représentées sont avant tout l'expression d'un univers
symbolique qui varie selon l'époque et le lieu.

Types manifestation : Culturelle
Catégorie : Conférence / Débat

Entrée libre.

Samedi 14 octobre 2017 de 18h30 à 20h.